Les autobus de Prishtina, la capitale du nouvel état kosovar, ont ceci de dépaysant, m'a-t-on raconté, qu'ils ont gardé la signalétique de grandes villes européennes, et qu'on y trouve les plans de lignes de Paris ou de Berlin, de sorte que l'on s'y prendrait à fantasmer de descendre à la Concorde ou sur l'Alexander-Platz... Cette étrange collision spatiale provient, tout simplement, du fait que ces bus ont été récupérés parmi les véhicules mis au rebut, "donnés" par les compagnies de transports de pays impliqués dans la reconstruction du Kosovo.
Le guide Fodor de 1966 signale d'ailleurs le même phénomène de "dépaysement" à Sarajevo, où circulaient alors des bus londoniens d'occasion...
Pour rêver d'autres voyages, et de raccourcis spatio-temporels entre l'Occident et l'Orient, voici une vidéo de la chanteuse kosovare Edona Llalloshi, où se mêlent, à la faveur d'une panne d'autobus, les rythmes de l'Est et de l'Ouest:
L'air de rien, cette petite vidéo raconte beaucoup des Balkans, des influences qui ont traversé la région et l'ont modelée, et du quotidien parfois difficile de ces pays en transition, que l'on entrevoit ici, sans trop de discours ni d'insistance, à travers l'échantillon humain que réunit un trajet en bus...
La musique ici prend toute sa valeur de trait d'union entre le passé et l'avenir, entre les classes sociales, dans un pays "vieux-nouveau" à reconstruire en préservant certaines mélodies du passé...
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